Quête en Provence

Au cœur d’une foule animée et bruyante,
Me frayant un chemin de mille parfums mêlés,
Telle une barque seule en mer, dérivante,
Je me laissais porter place des oliviers.

D’olivier, pas un seul, ne restait que le nom,
L’ancêtre végétal avait quitté la place,
Car depuis fort longtemps, ce tortueux démon
Avait cédé son cœur avant de rendre grâce.

Les cigales aussi avaient déménagé,
Préférant la garrigue à tout ce tintamarre,
Leur concert habituel ne serait pas donné
Mais peut-être demain, après ce jour de foire.

Je cherchais un objet, un outil bien précis,
Quelque chose de rare, presqu’une antiquité,
Incisif et tranchant, métal et bois polis,
Alliant l’esthétique à son utilité.

Je le voulais très doux, mais d’une âme violente,
Exprimant pleinement tout l’esprit de son maître,
Officiant tendrement, sans halte et sans attente
Un profond sillon rouge, que seule pourrait connaître.

Mais ma quête fût vaine, malgré tous mes efforts
Je n'avais su trouver l'arme du sacrifice,
Il me faudrait chercher combien de temps encore
Celle précieuse offrande, mère de cicatrices.

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